Leader’s Voices in a Changing World
Berne, 12.06.2024 - Discours de M. le Conseiller fédéral Guy Parmelin, Chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), à l’occasion du 60ème anniversaire de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.
Seule la version orale fait foi !
Mesdames et Messieurs les chefs d'État et de gouvernement,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Madame la Secrétaire générale de la CNUCED,
Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé, de la société civile et de la communauté scientifique,
Mesdames et Messieurs,
En ma qualité de représentant du gouvernement suisse et de ministre de l'économie, de la formation et de la recherche, c'est un privilège pour moi de pouvoir vous accueillir en Suisse à l'occasion du 60e anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement - ou plutôt « ONU commerce et développement », puisque telle est désormais sa dénomination.
Cet organe intergouvernemental permanent de l'Assemblée générale des Nations Unies a son siège ici, à Genève, depuis sa création le 30 décembre 1964. Ce choix s'est avéré judicieux. Genève est en effet un haut lieu de la coopération internationale. Chaque jour, dans cette ville, des décisions importantes sont prises pour améliorer les conditions d'existence de la personne humaine et pour sauver des vies.
Cet objectif est directement en lien avec les règles mondiales en matière de commerce et de relations économiques, pour lesquelles les gouvernements se rencontrent et se concertent régulièrement à Genève.Un anniversaire est toujours l'occasion d'analyser le chemin parcouru et de réfléchir à celui que dessine l'avenir. Permettez-moi à cet égard de partager avec vous quelques réflexions du même ordre.
Je relèverai d'emblée que la CNUCED est née de l'idée qu'à côté des institutions économiques intergouvernementales existantes, telles que l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (le GATT, devenu entretemps l'OMC), le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, il fallait également que voie le jour une organisation dédiée aux problèmes spécifiques des pays en développement et qui soit à même de leur proposer des recommandations adaptées.
Depuis lors, la mondialisation et l'expansion impressionnante du commerce international ont largement contribué à sortir des millions de personnes de la pauvreté. Compte tenu de ce bilan, il semble clair aujourd'hui que les questions portant sur le potentiel de transformation du commerce doivent être abordées dans une perspective qui ne se limite pas aux pays en développement, mais qui implique la responsabilité de l'ensemble des acteurs concernés.
Aujourd'hui, il semble clair également que le commerce peut être un contribuant clé au développement durable, bien que ce lien ne soit pas automatique et que des conditions-cadres appropriées doivent être mises en place.
"ONU commerce et développement" s'est donné pour objectif la « prospérité pour tous ». C'est affirmer d'emblée la quasi-certitude que sa mission n'arrivera probablement jamais à son terme. Nous observons d'ailleurs qu'après 60 ans d'existence, il reste encore d'énormes défis à relever pour que les êtres humains puissent tous profiter du vaste potentiel de développement du commerce mondial.
Ce volet est également important pour l'économie suisse, puisqu'il contribue à hauteur d'environ 40% au produit intérieur brut de notre pays. Pour cette raison, la Suisse est fortement impliquée dans le système régissant le commerce international. En tant que pays exportateur, la Suisse est en effet tributaire d'un système commercial multilatéral fort et fondé sur un cadre réglementaire clairement défini.
En outre, comme la plupart des pays, elle est dépendante de la stabilité mondiale, cette stabilité qui est la condition préalable au bon fonctionnement des chaînes d'approvisionnement et qui est à même d'assurer des débouchés solides.
Ce besoin de stabilité, fortement mis à l'épreuve depuis quelques années, vous a d'ailleurs inspiré le slogan de ce 60e anniversaire : 'Charting a New Development Course in a Changing World'.
Il place votre institution face à son devoir d'adaptabilité, et le monde face à ses réalités, celles d'évoluer constamment. Ces deux enjeux se font écho.
Nous saluons à cet égard l'initiative lancée par Mme la Secrétaire générale Grynspan d'adapter « ONU commerce et développement » à ces nouvelles réalités pour que son organisation conserve son influence malgré les changements auxquels nous assistons.
Des réformes apparaissent néanmoins nécessaires pour cela. Nous apprécions ainsi le fait que Mme Grynspan ait clairement exprimé sa volonté de les entreprendre au plus vite. La nouvelle dénomination sous laquelle elles seront entreprises est le symbole de cette nouvelle orientation stratégique. Néanmoins la Suisse considère que l'évolution du mandat n'est pas qu'une question de dénomination, c'est surtout un engagement concret et déterminé.
La conférence ministérielle de 2025 sera précisément l'occasion de définir les contours exacts de cette nouvelle orientation. D'ici là, il faudra bien entendu procéder aux échanges nécessaires avec les différents membres et autres parties prenantes.
Notre système politique suisse est - je le crois sincèrement - inspirant dans une telle optique. Il nous montre chaque jour l'importance de la formation d'un consensus, le besoin de réseaux solides pour le bon fonctionnement de la coopération et, bien entendu aussi, la nécessité de faire preuve en toute chose d'ouverture d'esprit.
Dans ce sens, le Leader's Forum qui se tient ces jours-ci dans cette même ville, tout comme d'autres manifestations liées à votre anniversaire, offre de bonnes et vastes occasions de lancer la discussion sur le positionnement de votre institution.
C'est ensemble que les États doivent mettre en place des cadres réglementaires viables. Son objectif fait de « ONU commerce et développement » un instrument central à cet effet. Mais la véritable démonstration du bien-fondé des règles créées pour servir cet objectif tient à leur capacité de servir également les intérêts d'une croissance durable et d'un secteur privé florissant, afin que ce dernier puisse à son tour créer de la valeur ajoutée sur le plan sociopolitique.En raison de l'importance du commerce pour le développement durable, « ONU commerce et développement » joue un rôle très important. Je vous invite par conséquent à profiter des festivités d'aujourd'hui pour trouver l'inspiration de la prochaine conférence ministérielle et puis d'ores et déjà vous assurer de la contribution renouvelée de la Suisse dans ce contexte.
Je vous remercie de votre attention.
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