Le petit paradis fribourgeois, un pilier de notre petit paradis suisse.

Fribourg, 01.08.2018 - Fête Nationale 2018 | 1er Août 2018, Fribourg | Allocution de M. le conseiller fédéral Johann N. Schneider-Ammann, Chef du Département fédéral, de l’économie, de la formation et de la recherche

Monsieur le Syndic,
Mme la vice-syndique,
Mesdames et Messieurs les Conseillers généraux,
Chers représentants des autorités fédérales, cantonales et communales,
Chers concitoyennes et concitoyens,

Chers amis Fribourgeois!

Je sais : les grils sont chauds, les cervelas sont prêts et les enfants attendent déjà le feu d’artifice.

Mais c’est le 1er Août et si vous pensiez échapper aux discours, il fallait rester à la maison.

Soyez rassurés : je vous volerai aussi peu de temps que possible pour évoquer Fribourg, notre Confédération et votre contribution à notre unité nationale.

Je le dis souvent : la Suisse est un « petit paradis ».

Et quand je vous vois tous rassemblés ici, heureux, prêts à partager cette soirée, je dis sans hésiter : Fribourg est certainement un « petit paradis » dans le « petit paradis ».

Dans une ville profondément marquée par la foi chrétienne, le paradis est une valeur sûre.

Mais on sait aussi que le paradis se mérite.  A la sueur de son front. Les Fribourgeois, comme tous les Confédérés, l’ont mérité.
Sur un bout de terre au centre de l’Europe, doté de rochers plutôt que de ressources naturelles, vous avez  réussi à faire de la Suisse un des pays les plus prospères du monde. Félicitations !

Mais quelle est la contribution exacte de Fribourg à cette prospérité ?

Je sais que les Fribourgeois luttent pour attirer plus d’entreprises dans la région. Pour renforcer et diversifier son tissu économique. Ce n’est pas toujours facile.
 
En tant qu’ancien industriel bernois, je sais aussi que qu’entre le l’Arc lémanique en plein boom et le puissant espace industriel de Bâle, Winterthur, Aarau et Zürich, il est difficile de faire sa place.

Lorsqu’on pense aux jeunes qui ont dû quitter leur canton pour trouver du travail, on pense souvent aux Valaisans. Sans doute parce qu’ils sont plus bruyants. Mais à Genève, par exemple, les Fribourgeois son plus nombreux que les Valaisans. Plus de 15'000 contre 12'000 Valaisans.
(Soit dit en passant, il y aussi 17000 Bernois à Genève ! Mais il ne faut pas le dire : sinon cela va effrayer les Genevois !)

Cette émigration montre que votre canton doit lutter tous les jours pour attirer des entreprises et créer des places de travail.

Mesdames et Messieurs,

Lorsque je mets mon chapeau de ministre de l’éducation, je vois immédiatement votre contribution. Je pense bien sûr à votre université.
10'000 étudiants pour une ville de 35'000 habitants ! Bravo !

Georges Python, conseiller d’Etat pendant 41 ans, peut-être un peu autocrate, mais certainement très éclairé, a fondé votre Université en 1889.
Un trait de génie. Il a non seulement mis Fribourg sur la carte de l’éducation supérieure suisse.

Il a offert aux élites des cantons du Sonderbund un lieu d’éducation supérieure et leur a donné les moyens de peser sur les destinées du pays.

Il renforce ainsi l’intégration politique des cantons conservateurs dans la Confédération. (Et soit dit en passant, il m’a aussi fourni ma nouvelle Secrétaire d’Etat à la formation, la recherche et l’innovation, Martina Hirayama, qui a étudié la chimie, ici, à l’Université de Fribourg ! Merci.)

Enfin, en fondant la Banque cantonale et en créant les Entreprises électriques fribourgeoises, deux des quatre piliers de l’économie fribourgeoise, Georges Python jette aussi les bases du développement économique de votre canton. Quelle vie bien vécue ! Et c’est un protestant bernois qui vous le dit !

Votre Université vous accompagne dans chaque évolution de votre canton. Prenez par exemple la digitalisation. Mon thème par excellence.

Il y a 60 ans, le professeur Billeter fondait l’Institut de l’automation et de la recherche opérationnelle. L’Université a acquis son premier ordinateur en 1964 déjà ! Un Univac III. Il occupait 80 m2 dans le bâtiment Miséricorde. A l’époque, il n’existait qu’environ 20'000 ordinateurs dans le monde, essentiellement aux Etats-Unis. Face à la prescience de l’Université de Fribourg, c’est avec une certaine humilité que je dois avouer que ma propre Alma Mater, l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich, a créé son département d’informatique en 1982 seulement !

Grâce à l’Université de Fribourg et de nombreuses autres institutions suisses, notre pays a embrassé la révolution informatique dès ses débuts.

Oui, ce choix a été accompagné de nombreux conflits. Des pans entiers de notre économie ont été restructurés. Mais notre pays est aujourd’hui plus prospère que jamais ! Aujourd’hui, il doit aussi embrasser la nouvelle vague de numérisation en cours. Cet avenir, nous devons le conquérir. Notre prospérité en dépend. Fribourg, avec son université, ses écoles et ses centres de recherche a beaucoup à contribuer pour que la Suisse réussisse ce virage.

Mesdames et Messieurs,

La numérisation du XXIe siècle va susciter des conflits. Elle en suscite déjà. Notre pays est mieux armé qu’aucun autre pour y faire face. Grâce au marché du travail libéral qui donne à nos entreprise la flexibilité qui leur permet de s’adapter aux nouveautés. Ensuite grâce à son système éducatif et de recherche.  Grâce à ses Universités, comme celle de Fribourg, et ses Ecoles polytechniques fédérales, parmi les meilleures du monde. Grâce à ses Hautes-Ecoles spécialisées. Fribourg en compte et pas des moindres. Mais aussi grâce à sa formation duale d’apprentissage en entreprise, très vivante dans votre canton.

Ce tissu éducatif exceptionnellement dense permet à chacun de se former aux métiers indispensables à une économie avancée comme la nôtre. Ce système allie recherche fondamentale et recherche appliquée et permet d’introduire rapidement les innovations qui comptent dans les entreprises et en créer de nouvelles. Nous devons prendre soin de ce système. Fribourg en prend soin. Je l’en félicite.

Enfin, grâce au dialogue social, il existe de nombreuses garanties pour que le moins de personnes possible restent sur le bas-côté de l’évolution technologique. Mon objectif personnel n’a pas varié depuis mon élection au gouvernement : assurer un emploi à chacun au mieux de ses capacités. Il le restera jusqu’à la fin de mon mandat.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles je m’engage dans un dialogue avec les partenaires sociaux pour trouver une solution dans le délicat dossier des mesures d’accompagnement. Celles-ci sont devenues la principale pomme de discorde sur le chemin de la conclusion d’un accord institutionnel avec l’Union européenne. Quel que soit l’issue, mon objectif est clair : je souhaite le même niveau de protection pour les salariés suisses que celui dont ils bénéficient aujourd’hui et que le marché du travail reste flexible.

Je suis convaincu que nous trouverons une solution. Peut-être sera-t-elle très simple et numérique : une nouvelle application peut-être. 

Meine Damen und Herren,

Freiburg bleibt ein Vorbild, wenn es darum geht in Konkordanz zu leben. Die sprachliche Grenze, die durch ihren Kanton läuft, hat ihn nicht daran gehindert, sich immer wieder neu zu erfinden und sich den Herausforderungen unserer schnelllebigen Zeit zu stellen. Sie sind der lebendige Beweis, dass Deutschschweizer und Romands sich gegenseitig bereichern und stärker machen. Deshalb ist Freiburg, in seiner sehr unaufdringlichen Weise, ein starker Kanton in unserm Land.

Auch Sie tragen viel dazu bei, dass ihr freiburgisches «petit paradis» ein Fundament unseres gemeinsamen schweizerischen «petit paradis» ist und bleibt. Dafür haben sie den Dank der Landesregierung, Dafür haben sie meinen Dank.

Mesdames et Messieurs,

Pour que notre concordance politique reste vivante, prenez aussi soin de nos institutions. Elisez, votez. Allez aux urnes. Le 27 septembre prochain, vous êtes à nouveau appelés à vous prononcer. Vous devrez donner votre avis sur trois initiatives populaires. Fair Food, Souverainté alimentaire et l’initiative en faveur des pistes cyclables.

Trois initiatives pour lesquelles des citoyens comme vous ont donné du temps et recueilli les 100'000 signatures nécessaires. Aujourd’hui, c’est la Fête Nationale. Une fête de concordance. Je ne donnerai donc pas mon avis sur ces initiatives. Mais lorsque vous remplirez vos bulletins de vote, prenez bien soin de réfléchir aux questions posées. Demandez-vous bien sûr ce que cela vous apportera à chacun de vous.

Mais demandez aussi ce que cela signifie pour la politique, la société et l’économie. Demandez-vous si cela favorisera ou entravera notre économie, son accès aux marchés étrangers. Demandez-vous ce que gagnera ou perdra le pays, et ce que vous gagnerez ou perdez.

Et lorsque vous aurez les réponses à ces questions, faites votre pesée d’intérêts et votez. Grâce à votre sagesse, notre pays a toujours gagné et est devenu le « petit paradis » dans lequel nous vivons.

Chers amis,

Merci beaucoup de m’avoir accueilli ici, dans votre  belle ville, dans ce magnifique canton de Fribourg. Merci de vos efforts dans une vie quotidienne qui n’est pas toujours facile. Merci de continuer à prendre soin de votre « petit paradis » fribourgeois, qui contribue tant à notre « petit paradis » suisse. Merci d’être là. Merci de m’avoir écouté.

Et maintenant : à vos cervelas ! 


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