Prévisions conjoncturelles : le conflit en Ukraine freine la reprise

Berne, 14.03.2022 - Le Groupe d’experts de la Confédération révise à la baisse sa prévision de croissance pour la Suisse en 2022 à 2,8 % (PIB corrigé des événements sportifs). La hausse du renchérissement et le conflit en Ukraine ralentissent la reprise. En revanche, la situation épidémiologique s’est détendue plus vite que prévu. Le groupe d’experts confirme sa prévision de croissance du PIB de 2,0 % pour 2023. Mais la guerre en Ukraine fait peser de gros risques sur la conjoncture mondiale*.

Le quatrième trimestre 2021 a été marqué par la dernière vague de COVID-19 et les mesures qui l’ont accompagnée. Comme attendu, la reprise de l’économie suisse s’est poursuivie, en perdant toutefois quelque peu en dynamique.

La guerre en Ukraine assombrit les perspectives et recèle de gros risques pour la conjoncture. Elle touche cependant une économie suisse qui a déjà retrouvé des couleurs. La conjoncture intérieure se redresse et le marché du travail suit aussi une évolution favorable : l’emploi est à la hausse et le taux de chômage a retrouvé son niveau d’avant la crise. Certaines branches font même état d’une pénurie de main-d’œuvre. De plus, la levée d’une grande partie des mesures liées au COVID-19 permet d’attendre une reprise vigoureuse du secteur des services. Il reste un gros potentiel de rattrapage dans l’hôtellerie-restauration les services liés aux loisirs et à la culture.

Les conséquences directes du conflit en Ukraine devraient rester limitées pour la Suisse, car les interdépendances économiques avec la Russie et l’Ukraine sont plutôt faibles. On peut en revanche attendre des effets indirects conséquents. Le prix d’importantes marchandises exportées par la Russie et l’Ukraine, notamment les agents énergétiques ainsi que certaines denrées alimentaires de base et métaux industriels, a fortement augmenté sur les marchés mondiaux. Ce qui maintient pour l’heure la pression au renchérissement à un niveau élevé au plan international. La récente appréciation du franc contribue à limiter la pression sur les prix en Suisse ; on doit néanmoins s’attendre à une augmentation de l’inflation. Le groupe d’experts revoit à la hausse sa prévision d’inflation pour la Suisse en 2022 ; il la porte à 1,9 % (contre 1,1 % dans ses prévisions de décembre 2021) et s’attend à ce qu’elle freine la consommation privée. De plus, un haut niveau d’incertitude pèse sur le climat d’investissement et les problèmes s’aggravent à nouveau le long des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Dans ce contexte, le groupe d’experts revoit ses prévisions de croissance à 2,8 % pour 2022 (PIB corrigé des événements sportifs, prévisions de décembre : 3,0 %). Selon ce scénario, l’économie suisse poursuivrait dans l’immédiat son redressement dans le sillage de la crise pandémique en affichant une croissance du PIB certes moins dynamique que prévu en décembre, mais supérieure à la moyenne, en l’absence de contraction sensible parmi nos principaux partenaires commerciaux et de pénurie massive d’énergie et de matières premières en Europe.

Les effets de rattrapage liés à la crise du COVID-19 devraient s’affaiblir au cours de la seconde moitié de la période prévisionnelle. On peut s’attendre à une normalisation de la conjoncture, du moment que les effets de frein liés au conflit en Ukraine s’estompent. Pour l’ensemble de l’année 2023, le groupe d’experts s’attend à une croissance du PIB de 2,0 % (corrigé des événements sportifs). L’inflation devrait redescendre à 0,7 % en moyenne annuelle (prévision inchangée).

Pour le marché du travail, le groupe d’experts table sur une poursuite de la reprise et attend un taux de chômage moyen de 2,1 % en 2022 et de 2,0 % en 2023.

Risques conjoncturels
Les incertitudes sont très grandes en raison du conflit en Ukraine. Même sans escalade militaire internationale, un impact économique plus important que ce que le groupe d’experts prévoit n’est pas exclu.

L’économie suisse serait sensiblement touchée en cas de forte contraction économique parmi ses principaux partenaires commerciaux. Par exemple en cas de forte baisse de production en Europe consécutive à une interruption des livraisons de matières premières de Russie. Dans un tel scénario**, il faudrait compter avec une forte et persistante pression sur les prix à l’international, accompagnée d’un ralentissement de l’activité économique.

D’autres risques découlent de la forte augmentation de l’endettement des États et des entreprises. Le secteur immobilier présente aussi des risques, en Suisse comme à l’étranger, en particulier en Chine.

Les incertitudes liées à la pandémie de COVID-19 ont en revanche clairement diminué, même si l’on ne peut pas exclure de nouveaux retours de flamme, notamment en raison de nouveaux variants.

*   Pour de plus amples informations concernant les prévisions du Groupe d’experts de la Confédération, veuillez consulter le chapitre « Prévisions conjoncturelles » des Tendances conjoncturelles Printemps 2022, ainsi que la page www.seco.admin.ch/previsions-conjoncturelles.
**   Cf. scénario complémentaire négatif dans le chapitre « Prévisions conjoncturelles » des Tendances conjoncturelles Printemps 2022.


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