Allocution du conseiller fédéral Guy Parmelin à l'occasion de la remise du Swiss Press Award 2022

Berne, 27.04.2022 - Allocution du conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), à l'occasion de la remise du Swiss Press Award 2022. Seule la version orale fait foi.

Sehr geehrte Famile von Graffenried

Liebe Frau Franziska Reinhardt

Liebe Medienschaffende

Sehr geehrte Gäste

Je vous remercie de m'avoir invité à la remise du Swiss Press Award 2022. Je me réjouis beaucoup d'avoir devant moi les représentants des médias.

Lassen Sie es mich gleich am Anfang sagen. Aus Freude konsumiere sehr oft und immer wieder Medien. Sei es in der Zeitung, am Radio oder auch am Fernsehen. Ich schaue, höre und lese über die verschiedensten Themen. In der letzten Zeit vor allem auch auf meinem Handy. Aber die gedruckte Zeitung hat für mich immer noch einen ganz besonderen Wert, vor allem am Sonntag, mit Kaffee und Gipfeli.

Heute wäre natürlich auch ein idealer Anlass, mich über die Medien zu beklagen. Ich könnte beispielsweise sagen, dass manche Medien einseitig und oberflächlich berichten. Sich mehr auf Vorurteile stützen, anstatt sich ein Urteil zu bilden. Davon könnte ich ein Liedlein singen.

Aber eigentlich habe ich keinen grossen Grund, mich zu beklagen. Mir ist absolut bewusst, dass die Sicht der Medien eine andere ist als meine. Dass die Medienlogik eine andere ist als die Logik einer Regierung. Man kann sich zu Unrecht kritisiert fühlen. Oder man kann eingestehen, dass in mancher Kritik doch zumindest ein Körnchen Wahrheit steckt.

In den Schweizer Medien ist mir in den letzten Wochen ein neues Wort aufgefallen : « dysfunktional ». Besorgt wurde in den vergangenen Wochen immer wieder gefragt, ob der Bundesrat dysfunktional sei. Manchmal wurde dies auch als Tatsache dargestellt.

Nach meinem Besuch letzte Woche bei Google im Silicon Valley habe ich das Wort natürlich im Hinblick auf diese Rede kurz gegoogelt. Und siehe da : Das Adjektiv « dysfunktional » drückt aus, dass etwas über « unzureichende oder fehlende Funktionen » verfügt. Die Sache oder der Zustand ist somit laut Definition « unpraktisch oder unzweckmässig ».

Da habe ich mich gefragt, was das nun im Zusammenhang mit dem Bundesrat heisst. Ich kann Ihnen versichern: Wir in der Regierung haben keine unzureichende oder fehlende Funktionen. Wir wissen alle bestens, welche Funktionen wir haben. Unsere Rollen sind auch weder unpraktisch noch unzweckmässig. Der Bundesrat funktioniert.

Aber wie Sie als Medienschaffende sicher alle bestens wissen, ist es im Leben immer etwas komplizierter.

Sie alle hier im Saal sind ja auch Menschen. Sie alle sind gefordert, vielleicht wegen der Rollenteilung zuhause, mit nervenden Kindern.

Wir im Bundesrat sind auch so etwas wie eine Familie - wobei ich hier bewusst offenlasse, wer in meinem Vergleich die nervenden Kinder sind.

Wir im Bundesrat sind Chef oder Chefin eines Departementes, wir sind gleichzeitig Mitglieder der Regierung - und natürlich haben wir alle auch noch je eine Partei im Rücken. Dysfunktional sind wir deswegen aber noch lange nicht!

Das Leben im Bundesrat ist halt tatsächlich fast ein bisschen wie im echten Familienleben.

Und dazu gehören viele gut-gemeinte Ratschläge von allen Seiten. Auch von Ihnen als Medienschaffende.

Gerne drehe ich an dieser Stelle den Spiess mal um, und gebe Ihnen 3 Ratschläge, ebenfalls nur gut-gemeinte.

Erster Ratschlag:
Arbeiten Sie sorgfältig und gehen Sie ebenso sorgfältig mit Informationen um. Okay, das gilt nicht nur für Sie als Medienschaffende, sondern auch für uns im Bundesrat und in den Departementen.

Mir ist bewusst, dass für Sie in den letzten Jahren die Arbeit durch die digitale Revolution viel schneller geworden ist. Ein Online-Artikel, begleitet von einem Tweet oder einer Instagram-Nachricht - das muss schnell geschrieben und produziert sein.

Ich will Ihnen nicht sagen, was Sie schreiben oder fotografieren oder filmen sollen. Gott bewahre. Sonst heisst es gleich wieder: «Der Parmelin verteilt Maulkörbe». Das haben wir schon mal durchgespielt. Dazu habe ich - wie einer meiner Bundesratskollegen sagen würde - «kä Luscht» (keine Lust)  !

Zweiter Ratschlag:
Wenn etwas unklar ist, fragen Sie nach. Es gibt ja bekanntlich ein paar Kommunikationsleute in der Bundesverwaltung, die sich gerne um Ihre Fragen kümmern. Darunter nicht wenige frühere Kolleginnen und Kollegen von Ihnen, wie ich aus eigener Erfahrung weiss.

Stellen Sie also Ihre Fragen. Aber verwenden Sie bitte danach auch die Antworten. Das gehört für mich zur sorgfältigen Arbeit dazu. Nicht so, wie kürzlich ein Journalist bei uns im Departement tat: Er stellte 11 Fragen. Er erhielt 11 ausführlich Antworten. Doch, weil sie offenbar nicht zu seiner These passten, hat er nur einen einzigen Satz als Stellungnahme publiziert.

Ich will deswegen aber auch nicht gleich von einer dysfunktionalen Redaktion sprechen.

Dritter Ratschlag:
Seien Sie selbstkritisch und geben auch Sie einmal einen Fehler zu. Nicht nur ich mache ab und zu Fehler - auch Sie haben nicht immer Recht !

Mesdames, Messieurs,

Vous me permettrez de passer au français pour vous dire un mot sur cet événement qui nous rassemble dans le but de distinguer les meilleurs journalistes de la presse écrite et audiovisuelle du pays.

Ma question est la suivante : qu'est-ce qu'un bon journaliste, au juste ? Si j'étais cynique, je répondrais qu'un bon journaliste est celui ou celle qui écrit du bien du Conseil fédéral et qui salue en particulier l'action de mon département.

Mais un flatteur n'est pas un bon journaliste. Pas plus que ne le sont le chasseur de scoops ou le « charmeur de serpents », si je puis désigner ainsi celui qui parvient à tirer les vers du nez aux politiciens - y compris d'ailleurs aux conseillers fédéraux et à leur entourage - dans le but de griller la politesse à la concurrence en révélant des potins dont la véracité importe au fond assez peu.

Le bon journaliste n'est pas non plus celui qui remet systématiquement tout en question et qui adopte par principe une position contraire à celle des autorités et des milieux économiques. Ce n'est plus alors une position, c'est une posture. Et ce n'est, à mon sens, pas la manière la plus crédible d'incarner le contre-pouvoir.

Alors, qu'est-ce qui fait le bon journalisme ? À mes yeux, le bon journalisme doit s'en tenir aux faits. Il doit être tout à la fois informatif, mais divertissant. Il doit surtout bousculer les idées reçues, interroger les certitudes, en un mot créer de l'espace pour le débat.

Pour autant, le journalisme ne doit pas se croire au-dessus de la mêlée ni se piquer de donner des leçons. Il remplira déjà pleinement sa mission s'il fait montre d'esprit critique et s'il appuie là où ça fait mal. Et il la remplira mieux encore s'il est réceptif à la critique et disposé à faire de temps à autre son examen de conscience.

Je n'attends évidemment pas les médias au confessionnal. Je sais très bien, par exemple, que les relations entre les médias et le Conseil fédéral seront toujours émaillées de quelques frictions. Cela fait partie du jeu démocratique. Et puis, je me rassure en me disant : « Qui aime bien châtie bien. »

Cependant, la grave situation qui prévaut en Ukraine vient rappeler, à vous journalistes comme à nous politiciens, le sérieux et la rigueur professionnelle avec lesquels il convient qu'elle soit abordée.

Vous le soulignez vous-mêmes quotidiennement à notre endroit. Permettez-moi qu'à mon tour je vous dise qu'il y a peu de place pour l'amateurisme dans la façon de rendre compte d'un conflit. Le journalisme se doit d'être plus que jamais consciencieux et clairvoyant.

La guerre et ses conséquences ont un effet pour le moins déstabilisant sur la population, mais aussi sur le monde politique et sur l'économie mondiale.  Elle est une guerre sur le terrain de l'information aussi, avec un impact direct sur les individus et sur la société. Cette page tragique de l'histoire de notre continent met aussi en lumière le rôle et la responsabilité des médias.

Sur la base de ce constat, je veux insister sur l'importance d'un travail d'information compétent et objectif, qui respecte la diversité des points de vue, mais qui sache faire preuve aussi d'esprit critique, que ce travail d'information s'exerce dans les zones mêmes du conflit ou plus confortablement dans notre propre pays.

Mesdames, Messieurs,

Revenant à un sujet plus léger, j'ai récemment lu qu'un professionnel des médias avait proposé au Conseil fédéral, qu'il juge dysfonctionnel, d'effectuer un stage visant à renforcer son esprit d'équipe.

Je peux vous confirmer à cet égard que les membres du Conseil fédéral auraient sans nul doute plaisir à chausser des raquettes à neige, à participer à une chasse au trésor ou à cuisiner autour d'un feu de camp. Favoriser la cohésion d'un groupe est un exercice toujours positif. Mais si cela peut vous rassurer, sachez que nous déjeunons ensemble en principe après chaque séance du Conseil fédéral, et que cela se passe sans la moindre aigreur d'estomac. Mieux : nous laissons faire les professionnels de la cuisine, et ce n'est peut-être pas plus mal ainsi.

Mesdames et Messieurs,

Ce soir, nous récompensons plusieurs professionnels des médias pour l'excellence de leur travail. Je les félicite d'ores et déjà chaleureusement et les encourage à continuer sur cette voie.

Quant aux autres, ils pourront dès demain se remettre à l'ouvrage pour espérer figurer sur le podium l'année prochaine. Surtout, qu'ils ne se sentent pas seuls : les conseillers fédéraux aussi ont leur classement annuel, et il n'est pas très agréable pour eux non plus d'être dans le peloton de queue du baromètre médiatique de popularité...

Je me réjouis de poursuivre ma collaboration avec vous - les professionnels de l'écrit, de l'image ou du son -, et de vous donner, en tant qu'ancien agriculteur, encore beaucoup de grain à moudre.

Je vous remercie de votre attention.

 


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